Fairbanks. Après 5 années passées au loin, j'étais de retour dans la ville devenue la plus célèbre du monde après les évènements qui s'y étaient déroulés. Bien entendu, j'étais déjà revenue plusieurs fois pour les vacances, mais à présent, c'était définitif. New-York était formidable, mais devenait rapidement oppressante.

Ce qu'on y vivait couvrait un éventail très large d'expériences, des pires aux meilleures. Et cela pouvait finir par être de trop. Je n'avais plus l'énergie d'y habiter, ni l'envie, surtout après ce dernier e-mail que j'avais reçu peu avant mon départ... Je ferai la lumière là-dessus également. Mais quoiqu'il en soit, je voulais avant toute autre chose, une vie plus agréable pour mon fils de 4 ans. Et je ne me voyais pas l'élever dans la Grosse Pomme !

Je voulais qu'il puisse découvrir cette ville où son père et moi nous étions rencontrés et étions tombés amoureux. Nous aurions pu aller chez les parents de Lukas, mais j'avoue avoir été un peu égoïste sur ce point, car je ne connaissais rien ni personne à Phoenix. Alors qu'à Fairbanks, mes meilleurs amis habitaient là, ma mère également. Du reste, même si les choses s'étaient arrangées entre Lukas et sa famille, il n'avait pas que de bons souvenirs en Arizona.

Alors nous étions de retour en Alaska, pour le moment en plein emménagement, toutes nos affaires entassées dans le garage de la maison de mes parents, le temps de nous trouver un pied-à-terre rien qu'à nous. Si je ne souhaitais pas abuser pour autant, je savais que ma mère était plus que ravie de nous avoir chez elle. D'ailleurs, c'était elle qui avait insisté pour garder Reyes et nous laisser sortir profiter de ce 4 Juillet.

Son plan aurait été parfait si fête de la déclaration d'indépendance ne rimait pas avec feux d'artifices et accidents ! Lukas était de ce fait mobilisé avec le reste des pompiers pour intervenir en cas d'incendie. J'étais donc condamnée à profiter de la journée toute seule. Mais il y avait pire. J'adorais Fairbanks et sa région, et plus d'une fois je m'étais aventurée à des fêtes par moi-même, ce qui ne m'avait pas empêcher de faire des rencontres intéressantes !

Qui sait sur qui j'allais tomber aujourd'hui ? Même si j'admettais que je n'avais pas un très bon souvenir d'un 4 Juillet en particulier, celui-ci était organisé en ville et l'évènement était couvert par les autorités locales. Rien à voir avec une fête organisée par une bande de lycéens ! C'était donc vêtue d'un short bleu céruléen, d'un chemisier rouge carmin et d'un chapeau de paille blanc, toute assortie aux couleurs de notre pays que je me rendais en ville.

Direction Cushman Street, où avait lieu le défilé de la fanfare locale en costumes d’époque, qui remontait l'avenue jusqu'à la Golden Heart Plaza, près du Fairbanks Ice Museum. Je garais mon véhicule non loin de là, sur le parking du département de Police de Fairbanks, au croisement de la 10^ème avenue et de Cushman St, mon nouveau lieu de travail.

Et compte-tenue du monde présent, j'étais bien contente de pouvoir avoir ma place de stationnement privée à deux pas du défilé ! Je laissais une veste dans ma voiture, attrapait une paire de lunettes de soleil, avant de me joindre à la foule, qui ne faisait qu'arriver.

4 juillet 2025.

Voilà venu un jour particulièrement important pour la ville et pour l’Etat tout entier. Un jour qui rime avec fête, musique, et feu d’artifices en tout genre. Cette journée s’annonçait particulièrement festive et j’avais vivement remercier mon boss de me laisser ma journée ET ma soirée de repos pour pouvoir souffler un peu !

Ce n’était certainement pas le travail qui allait manquer à l’Hôpital aujourd’hui, entre les adolescents bourrés, les disputes qui tournaient mal, les incidents liés au regroupement de masse… mais ce n’était pas mon problème !

J’avoue avoir longuement pesé le pour et le contre, me demandant si je ne devrais pas plutôt mettre ce temps à profit pour dormir… et puis finalement l’envie de sortir profiter un peu des journées plus chaudes avait eu raison de mon manque de sommeil.

Me voilà donc parée d’une petite robe estivale et d’une paire de lunettes de soleil, en route pour le défilé de la fanfare locale dans ma fidèle voiture citadine. Je mets un temps fou à trouver une place pour me garer, m’épargnant néanmoins une marche sous le soleil de plomb et après avoir finalement fait pas moins d’une dizaine de tours de parking, je me précipite sur la première place qui se libère.  

Enfin prête pour aller me détendre, je me rends au plein cœur des festivités où de nombreuses petites buvettes ont été installées pour permettre aux gens de se rafraîchir. Ce n’est pas la chaleur qui manque et la ville a mis tout en place pour que le moment soit agréable !

De la musique se fait entendre un peu partout, des stands de nourriture sont présents presque à chaque coin de rue, j’apprécie finalement cette ambiance chaleureuse. Même si mes amies n’ont pas voulu/pu m’accompagner aujourd’hui, je décide de profiter du moment et commande une citronnade bien fraîche au premier stand que je trouve.

4 juillet 2025.

Je ne devrais clairement pas me montrer à cet événement. J'ai assuré à Gareth que je saurai rester discrète et surtout prudente… Or, participer à la Fête de l’Indépendance va à l’encontre même de cette promesse. Mais depuis cette terrible nuit d’Halloween, je ne sors que pour aller travailler et m'entraîner. Stefan commence à se poser de sérieuses questions et je déteste devoir lui dissimuler la vérité sur mes étranges agissements. J’ai bien conscience que mes secrets nous éloignent l’un de l’autre et, plus d’une fois, j’ai failli tout lui révéler avant de me ressaisir. J’entends encore les menaces de Jacob qui résonnent dans mon esprit et les avertissements du vampire. Impliquer mon petit-ami serait signer son arrêt de mort et je m’y refuse. Bien que je commence à me demander si le protéger ne signifie pas en réalité devoir renoncer à lui… Cette simple pensée me sert le cœur et je sens les larmes monter à nouveau. Je veux être capable de concilier ma vie humaine à ma nature surnaturelle mais j’ai peur que cela soit vain. Pourtant, d'autres y arrivent parfaitement bien. Mais en même temps, ils ne sont pas pourchassés par des chasseurs centenaires revenus d’outre-tombe !

Je relativise un peu en me disant que la menace de leur arrivée à Fairbanks ne s’est pas encore concrétisée, me faisant espérer que Jacob mentait peut-être, mais je doute que Gareth voit les choses de la même façon que moi et approuve ma conduite.

Tant pis, je décide de surprendre Stefan à son boulot et j’ai espoir de pouvoir l'entraîner avec moi jusqu’au barbecue géant, afin de profiter de sa présence le temps d’un déjeuner !

J’enfile un mini-short rouge, un débardeur blanc moulant et des converses basses blanches. Je noue mes longs cheveux bruns en une queue haute avec un gros chouchou bleu afin de compléter la panoplie de l’Oncle Sam. Une paire de lunettes de soleil sur le nez, j’attrape un sac à main que je porte en bandoulière afin de me laisser libre de mes mouvements et y glisse notamment mon portable et mon portefeuille.

Le poste de police n’est pas si loin de la maison, si bien que je décide de prendre ma trottinette électrique. De toute façon, c’est l’enfer pour circuler dans le centre-ville aujourd’hui !

Sur le chemin, je me remémore mes dernières fêtes importantes et je réalise qu’elles ont toutes mal tournées. Peut-être devrais-je finalement rentrer ? Le dernier 4 juillet que j’ai célébré était tout aussi dramatique que mon dernier Halloween donc à quoi bon insister ? Je porte malheur, en plus d’être annonciatrice de la mort…

Mais avant même de pouvoir changer d’avis et de rebrousser chemin, je réalise que je suis déjà arrivée devant le lieu de travail de Stefan. Je plie ma trottinette et entre dans le poste. Je remarque alors que le bureau de mon petit-ami est vide et j’interpelle la personne à l’accueil pour lui demander si elle sait où il est. Elle me répond par la négative, émettant l’hypothèse qu’il a dû sortir déjeuner.

Déçue, je ressors de là et tapote vivement sur mon téléphone, contrariée, et mon sms s’en ressent clairement. Tant pis ! Je m’apprête ensuite à rentrer, avant d’apercevoir une voiture vaguement familière sur le parking. Dans le doute, je décide d’envoyer un sms à la propriétaire et, en attendant sa réponse, je retourne sur mes pas pour demander à l’accueil si je peux laisser ma trottinette ici, décidée à aller faire un tour parmi les stands et à profiter de la fanfare et des concerts de musique.

La foule commençait à se densifier à mesure que nous avancions dans la journée. J'étais un peu stupéfaite de voir autant de monde réuni ici. J'étais partie précipitamment de Fairbanks après la guerre, aussi, c'était rassurant de voir que la ville avait véritablement retrouvé son souffle. Je ne me souvenais que trop bien de l'atmosphère maussade et angoissante qui avait régné ici...

Bien sûr, ça n'avait rien à voir avec New-York, mais je ne doutais pas que le feu d'artifice n'aurait rien à lui enlever. J'aurais bien aimé emmener Reyes le voir, mais il avait encore un peu de mal à s'habituer au décalage horaire, et en règle générale, le soir il tombait de sommeil dès 20h. Tant pis pour cette année alors.

Je m'étais aventurée vers les stands de boissons où je me pris une bonne limonade rafraîchissante que je sirotais tout en admirant le défilé en costumes d'époque. Je me pris durant quelques secondes, à me demander si Sara, mon alter ego qui avait vécu au 19ème siècle, avait également pris l'habitude de célébrer le 4 Juillet à Mystic Falls... Je pensais souvent à elle depuis que j'avais manqué de me noyer il y avait quelques années de cela...

Mais ce n'était pas le moment de songer à tout ceci. Je me dirigeais vers les stands de nourritures où la quasi totalité des "mets" étaient, soit grillés, soit frits dans l'huile. Visiblement, ce n'était pas non plus le moment de penser à faire un régime ! Je me dirigeais alors vers un stand de churros, parce que quitte à boucher mes artères, autant le faire avec du sucre en plus !

En essayant de me frayer un chemin parmi la foule, je bousculais malencontreusement une jeune femme blonde, rattrapant de justesse mon verre en carton et évitant in-extremis, un incident diplomatique.

- "Oh je suis vraiment désolée ! Je ne vous avais pas vue." assurais-je en la gratifiant de mon plus beau sourire.

Elle portait une ravissante tenue estivale et même si le pire avait été éviter avec ma boisson, je me sentais coupable de l'avoir indisposée.

- "Tenez, je vous offre un churros pour me faire pardonner !" ajoutais-je toujours avec un sourire, avant d'acheter deux pâtisseries au stand qui se trouvait près de nous.

J'en tendais un à l'inconnue, espérant qu'elle apprécierait ce "présent" en gage d'excuses. A ce moment-là, je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Heureusement, car avec la fanfare qui passait non loin, j'aurais eu bien du mal à l'entendre. C'était un message de Sofia qui me demandait entre autre si j'étais présente à la fête.

Je m'empressais alors de répondre à son sms, impatiente de revoir mon amie après tout ce temps !

Je remercie chaleureusement la jeune femme qui tient le stand de citronnade et qui me tend la boisson bien fraiche. Je sirotte presque aussitôt une gorgée grace à la petite paille en carton insérée dans le gobelet tout en savourant le goût légèrement sucré de ce petite raffraichissement ! Un vrai délice ! Et j'en avais bien besoin car il faut dire que tourner en rond pour trouver une place pour me garer avait un peu mis mes nerfs à rude épreuve. 

Mais soit, maintenant que j'étais ici, j'avais bien l'intention d'en profiter. Un sourire vissé aux lèvres, j'observe la foule devenir de plus en plus dense autour de moi à tel point que je commence à me faire un peu bousculée. Mais ce n'est rien, les gens sont de bonne humeur aujourd'hui et je ne leur en tient pas rigueur, nous avons tous du mal à nous frayer un chemin jusque là où nous voulons nous rendre ! Et ne parlons même pas des abords des différents stands... 

Je me fais finalement bousculer un peu plus violemment si bien que je lève la tête, surprise, sur une jeune femme brune qui rattrape à temps sa boisson avant que celle-ci ne vienne se déverser sur ma petite robe. Ouf, il s'en est fallu de peu. Elle s'excuse immédiatement et je chasse ses excuses d'un geste de la main en riant un peu : 

- Oh non ce n'est rien, nous avons éviter le pire  ! Il y a tellement de monde, difficile de faire autrement

Elle me propose finalement un churros pour se faire pardonner et j'acquiesce, plus par gourmandise qu'autre chose bien sur. Du gras et du sucre, quoi de mieux pour accompagner cette journée festive. Je la remercie tout en l'observant tirer son téléphone de sa poche. Sans doute doit-elle rejoindre une amie ? Je croque finalement dans la patisserie avec envie. 

 Merci pour le churros, il est vraiment bon ! Vous n'étiez pas obligée. Je m'appelle Gabriela !

Elle avait l'air sympathique alors je dédicais d'aborder un peu la conversation, veillant néanmoins à ne pas le retenir si elle est attendue ailleurs. 

J’espérais pouvoir profiter un peu de la fête avec Stefan, trouvant que nous nous éloignons l’un de l’autre dernièrement, mais il décline ma proposition. Je repars donc du poste de police en colère, même si je sais qu’il a du boulot et qu’il ne fait pas ça pour me contrarier. Néanmoins, c’est plus fort que moi et je lui réponds sèchement pour lui faire part de mon mécontentement !

Heureusement que mes plans sont sauvés grâce à Clara, dont j’ai aperçu la voiture sur le parking. Mon sourire revient instantanément et, après qu’elle m’ait indiqué sa position parmi les nombreux emplacements, je glisse mon portable dans mon sac à main et me dirige vers le stand de churros, bien décidée à m’amuser avec ma meilleure amie !

Je remonte le trottoir, croisant sur mon passage la fanfare et je m’arrête quelques minutes pour l’admirer défiler. Je prends quelques photos avant de ranger à nouveau mon téléphone. Bien qu’il s’agisse d’un événement festif et convivial, on n’est pas à l’abri d’un pickpocket !

Je reprends ma progression, guidée par l’odeur des churros qui s’intensifie au fil de mes pas. Il ne me faut que quelques minutes de plus pour apercevoir Clara non loin de là, en pleine discussion avec une jolie blonde. Son visage ne me dit rien donc ce n’est certainement pas une vieille connaissance de l’époque du lycée. Peut-être une nouvelle collègue de travail ? Evidemment, à ce moment-là, j’ignore encore que cette jeune femme connait bien mon petit-ami…

Je m’approche donc avec un grand sourire, espérant ne pas interrompre une discussion privée. "Salut !" lancé-je avec enthousiasme à l’attention des deux jeunes femmes avant de me tourner vers Clara.

"J’espère que j’arrive à temps et que tu n’as pas mangé tous les churros !" demandé-je en plaisantant avec d’étreindre la brune qui m’a terriblement manqué. Même si nous nous sommes revus plusieurs fois depuis qu’elle a quitté Fairbanks, la revoir dans notre ville, là où nous avons vécu tant d’aventures, me réchauffe le cœur.

"Tu m’a manqué !" lui glissé-je discrètement à l’oreille avant de la relâcher.

Puis je me tourne vers la blonde. "Salut ! Je suis Sofia !" me présenté-je, ne voulant pas paraître impolie alors que je viens déjà de les interrompre.

Une chance que la jeune femme blonde ne m'en veuille pas pour cette bousculade peu gracieuse. Cela m'apprendra à ne pas faire attention à ce qui m'entoure ! Elle avait heureusement accepté mon "offrande de paix", réitérant le fait que nous étions effectivement noyées dans une foule très compacte.

- "Merci pour le churros, il est vraiment bon ! Vous n'étiez pas obligée. Je m'appelle Gabriela ! " m'apprit mon interlocutrice alors que je rangeais mon smartphone dans ma poche.

Je décidais de mordre rapidement dans le mien pour vérifier ses dires et me rendre compte, qu'en effet, il était à tomber par terre ! Je me notais de repasser plus tard pour en ramener à ma famille. S'ils n'avaient pas pu venir à la fête, peut-être qu'un peu de celle-ci pourrait venir à eux.

- "Enchantée Gabriela ! Je suis Clara, et je dois admettre que vous avez raison. Je ne crois pas en avoir mangé d'aussi bon depuis des lustres !" assurais-je en retour avec un large sourire, tout en me présentant à la jeune femme.

Elle semblait fort aimable, ce qui n'était pas toujours du luxe dans les grandes villes ! D'autant qu'à Fairbanks, on ne savait jamais trop qui on pouvait rencontrer. Le spectre des personnalités ici allait d'un extrême à l'autre... Quoique non finalement, c'était partout pareil après tout !

- "A vrai dire je n'ai pas fêté le 4 Juillet à Fairbanks depuis des années. J'espère me rattraper aujourd'hui !" ajoutais-je, en élevant la voix pour couvrir le brouhaha qui nous encerclait.

J'entendis alors un "salut" tout près de moi, qui m'incita à me tourner dans la direction de celle qui venait de le sortir. Je réalisais une fois encore, que je n'avais pas prêté attention à ce qu'il se passait autour de moi ! Heureusement qu'il s'agissait de ma meilleure amie !

- "J’espère que j’arrive à temps et que tu n’as pas mangé tous les churros !" me lança-t-elle alors que nous nous sautions dans les bras.

- "Tu arrives juste à temps !" m'exclamais-je en riant, tellement heureuse de revoir Sofia. "Toi aussi tu m'as manquée !" ajoutais-je en réponse à sa confidence.

Nous nous étions certes revues régulièrement ces dernières années, mais ce n'était pas pareil. A présent que Lukas et moi étions revenus à Fairbanks, je reprenais mes marques et mes habitudes, presque comme si je n'étais jamais partie.

Sofia se présenta alors à ma nouvelle connaissance, dont je connaissais seulement le prénom et le fait qu'elle aimait les churros. C'était déjà ça !

- "Oh voici Gabriela... Enfin je vous laisse vous présenter !" indiquais-je, ne souhaitant pas outrepasser ses platebandes. "On vient de se rencontrer en fait, j'ai bien failli ruiner sa robe avec ma limonade ! J'étais en train de dire à Gabriela que je n'avais pas célébré le jour d'indépendance ici depuis longtemps, je pense même que la dernière fois c'était à la fin du lycée..." expliquais-je, sachant que Sofia se rappellerait très bien de la soirée à laquelle je faisais allusion !

Je dois bien avouer que j’appréciais de passer du temps en dehors des murs de l’hôpital et que l’ambiance festive de cette célébration me faisait le plus grand bien. J’étais dans un état d’esprit particulièrement positif ce qui aidait forcément à faire des rencontres. En d’autres circonstances, j’aurais certainement pu m’agacer d’avoir été ainsi bousculée mais aujourd’hui il n’en n’est rien.

Je sympathise un peu avec celle qui se nomme Clara, un large sourire fixé aux lèvres tout en dégustant mon churros qui est bien trop succulent pour passer à côté !

- Ravie de faire ta connaissance Clara ! Je pense que nous pouvons nous tutoyer ? Après tout on a échappé à un fâcheux accident ! ajoutais-je en riant.

En réalité même si ma petite robe aurait fini tremper je ne pense pas que je lui en aurai réellement tenu rigueur, après tout, les accidents ça arrivait. J’aurais juste écourté la fête pour rentrer chez moi me reposer.

Tandis que la jeune femme m’explique qu’elle n’a pas célébrer le 4 Juillet à Fairbanks depuis un moment une autre voix féminine s’élève à côté de nous et je comprends à l’accolade qu’elles échangent que ce sont probablement deux amies de longue date. Mon sourire s’élargit un peu et je les regarde s’étreindre en croquant un nouveau bout de ma pâtisserie pour faire passer le petit arrière-gout de nostalgie qui s’installe dans ma gorge.

Je n’ai pas la chance de connaître beaucoup de monde en dehors de mon entourage professionnel, il faut dire que mon rythme de vie n’aide pas à faire des rencontres mais je ne peux m’empêcher de penser que j’adorerai avoir une amie proche avec qui partager mon quotidien.

Clara fait les présentations et je peux désormais mettre un prénom sur le visage de cette jolie brune qui semble d’humeur tout aussi joviale. Je me tourne un peu vers elle avec bienveillance :

- Bonjour Sofia ! Je suis ravie de vous rencontrer toutes les deux. Je dois bien avouer pour ma part que je n’ai pas non plus l’habitude de célébrer le 4 Juillet, d’ordinaire je suis plutôt enfermée dans une salle d’opération !